épisode 38 du podcast
C’est une question que j’ai récemment reçue et que j’ai trouvée à la fois simple et complexe à répondre.
Alors je me suis dis qu’un podcast, ce serait l’occasion parfaite pour mener cette réflexion d’abord avec moi-même, puis ensuite avec vous.
Pour répondre à cette question, qui pourrait d’ailleurs être une réponse totalement factuelle et théorique, il faut d’abord se demander : qu’est-ce qui m’empêche de commencer le yoga ? Voire même, qu’est-ce qui m’empêche de commencer tout court ?
A cette question, nous aurons tous des réponses différentes, tout simplement parce que nous n’avons pas tous les mêmes expériences de vie. Et donc pas les mêmes freins qui nous empêchent aujourd’hui d’avancer.
Alors, qu’est-ce qui vous empêche, vous, de commencer, et plus spécifiquement, de commencer le yoga ?
Si vous vous sentez concerné par ce blocage, vis à vis du yoga ou de n’importe quel autre sujet qui résonne en vous, alors je vous invite simplement à ouvrir un carnet et à poser sur le papier les premières choses qui vous viennent à l’esprit. Souvent, c’est la page blanche qui s’installe, et qui finalement nous fait mettre de côté ce petit rituel d’écriture pourtant si enrichissant pour l’âme; sachez que cette page blanche ne reflète en rien le vide que vous pensez avoir en vous. En réalité, c’est tout l’inverse. Probablement trop d’informations qui se bousculent en vous, trop de réalités qu’inconsciemment vous ne voulez pas affronter.
Et c’est okay, d’avoir peur.
Les fuir, c’est cependant un choix conscient que vous prenez.
Dans votre volonté finalement de « commencer », nier, c’est aller dans la direction opposée que celle désirée.
Fermez simplement vos yeux, et appliquez Svadhyaya, l’étude de soi.
Cette étude de vous-même, passera par l’honnêteté envers qui vous êtes dans votre entièreté. Vos blessures ne font pas de vous quelqu’un de faible, au contraire, elles vous rendent plus fort et singulier.
Il est souvent difficile de se confier aux autres, mais il l’est encore plus de se confier à soi-même. Reconnaître ses vulnérabilités, c’est accepter ses imperfections.
La transformation passera par l’acceptation d’une part, et par la prise de risque, d’autre part.
Que ce soit pour yoga ou pour toute autre chose, commencer c’est accepter de :
1/ Prendre le risque de sortir de sa zone de confort. De tester quelque chose de nouveau, de différent, de challengeant. Quelque chose dans lequel on ne sera pas forcément le meilleur, ou qui nécessitera plus d’effort de notre part. Car c’est de l’inconfort, et la difficulté, que la transformation débutera.
2/ Affronter le regard des autres, mais surtout, lâcher prise sur la comparaison et ce dit regard des autres – car peu importe ce qui se dit de vous, tout ce que vous faites, vous le faites pour vous et dans le but de poursuivre un objectif bien précis – qui je le répète est le vôtre.
3/ Être ouvert d’esprit en mettant ses idées préconçues de côté pour laisser de l’espace à de nouvelles visions et grilles de lecture : de la diversité naît la richesse d’esprit, et plus vous accumulez des connaissances multiples et variées, plus vous pourrez affiner la connaissance véritable que vous avez de vous. Se connaître, c’est bien sûr savoir ce que l’on veut, mais c’est aussi savoir ce que l’on ne veut pas.
Posez-vous les questions suivantes :
Pourquoi là maintenant tout de suite, je ne suis pas en train de faire du yoga ?
Si c’est une question matérielle, il n’est pas indispensable d’avoir un tapis de yoga pour, ne serait-ce qu’essayer le yoga. Un tapis de sol, une serviette, après tout… et puis, rappelez-vous que le yoga, ce n’est pas qu’une succession de postures. Le yoga, c’est une philosophie de vie, une démarche spirituelle. Peut-être que d’ailleurs votre yoga à vous, c’est ouvrir les livres philosophiques traditionnels.
Si c’est une question de temps, mais que vous avez la volonté profonde de commencer le yoga, alors appliquez Brahmacharya et priorisez là où vous souhaitez envoyer votre énergie. Je le répète, mais si le yoga est quelque chose que véritablement vous voulez commencer, alors vous saurez créer l’espace suffisant pour l’intégrer dans votre routine. D’abord 1 fois par semaine, ensuite 2 fois. L’organisation et la discipline sont parfois nécessaires pour mettre le pied à l’étrier. Et puis, une fois que l’on est lancé, tout devient alors bien plus naturel.
Si c’est une question de peur, eh bien demandez-vous d’où émane cette peur : la peur de tomber est légitime, la peur d’être jugée est légitime, la peur d’être nul est légitime. Toute peur est légitime, mais aucune peur n’est insurmontable. Demandez-vous si ces peurs sont fondées, si elles méritent autant d’attention que vous lui accordez. Posez vous la question : ne suis-je pas plus forte et courageuse, que ne le sont ces peurs ? Quelle fierté pourrais-je ressentir à me dépasser ? Puis-je finalement grandir de cette expérience ?
Maintenant que vous savez ce qui vous empêche de commencer, alors vous êtes en mesure de savoir comment commencer le yoga. Encore une fois, il ne peut y avoir de réponse clef en main qui s’appliquera à tous.
J’explique régulièrement l’importance d’être à l’écoute de soi. A force d’entendre cette phrase, de moi ou des autres, elle finit par être totalement banalisée. Et son sens est étouffé. Être à l’écoute de soi, c’est accepter et conscientiser que quelque chose ne tourne pas rond dans sa vie à l’instant T.
Cette chose qui ne tourne pas rond, elle peut se matérialiser par une relation toxique, comme par une mauvaise hygiène de vie, ou encore par une émotion forte et profonde qui nous étouffe. Il faut comprendre que le symptôme, n’est pas la cause de notre problème. Le symptôme, c’est une manifestation d’un mal-être; mal-être qui existe dès lors que nous sommes déviés de notre chemin de vie, de notre dharma.
Si aujourd’hui, ou bien même après avoir réalisé ce petit exercice d’introspection, vous avez compris les causes qui vous empêchent de commencer le yoga, ou de commencer n’importe quel projet ou relation.
Vous êtes désormais en mesure de mettre en place votre plan d’actions sur-mesure. Dit comme cela, c’est sûr que ça semble logique et simple. Dans la pratique, ce sera forcément plus complexe que cela n’y paraît – à vous de cultiver la patience et la bienveillance, car tout processus de transformation s’inscrit dans la durée.
Un plan d’action, cela peut être quelque chose de très simple : s’acheter un tapis de yoga, proposer à un ami de pratiquer ensemble une fois par semaine, prévoir un créneau de 20 minutes chaque jour pour votre pratique personnelle etc.
Mon plan d’actions à moi lorsque j’ai commencé le yoga, je vous le partage maintenant :
1 >J’ai ouvert un moteur de recherche, et j’ai tapé « yoga paris » : j’ai cherché le studio le plus proche de mon lieu de travail, j’ai sélectionné une horaire qui me convenait et j’ai réservé ma première séance;
2 > lors de cette séance, j’ai coupé mon téléphone, j’ai fermé les yeux et je me suis laissé porter. J’ai respiré.
3 > J’ai adoré, alors j’ai pris un abonnement, et j’y suis allé d’abord 1 fois par semaine, puis 2, puis 3.
4 > J’ai proposé à des amies de se joindre à moi, de participer à des événements gratuits pour rendre l’activité divertissante et légère.
5 > J’ai demandé un beau tapis de yoga, robuste et performant, pour mon anniversaire.
Etc, etc.
Votre chemin se construira au fil du temps et des étapes. Avancez pas à pas, chaque étape du voyage est d’une richesse incroyable. Prenez le temps d’apprécier ces pas que vous faites en avant, de profiter de l’excitation de la nouveauté. Prenez le temps d’observer ce qui se passe en vous.La destination n’est pas si intéressante que cela, le voyage l’est bien plus.
A chaque étape, ce sera une nouvelle pièce à votre puzzle.
Et un nouveau, grand ou petit, pas vers l’avant.