épisode 25 du podcast
La première question que l’on m’a posée lorsque j’ai fait ma première formation de yoga, c’était : quel est ton « pourquoi » ? Quelle est la raison première que te fait te lever le matin ? Qui es-tu, quel est selon toi ton rôle dans ce monde ? Connaître son « pourquoi », c’est comprendre la raison pour laquelle je fais les choses que j’ai choisi de faire.
Pour beaucoup, notre « pourquoi » est une réponse à une nécessité, une sorte d’obligation d’accomplir pour des raisons purement pratiques, sans réellement se soucier de ses envies réelles. Et c’est dans cette logique que beaucoup d’entre nous, avec le temps, se perdent. Nous oublions que tout avons des rêves, des passions.
Notre pourquoi, ce n’est pas nécessairement le même que notre travail ; vous pouvez avoir un travail qui ne vous plait pas, sans pour autant qui vous tire vers le bas, mais qui vous permet d’accomplir votre pourquoi. Parfois, c’est simplement dans la sécurité que nous apporte ce travail, que nous sommes alors en mesure de profiter pleinement d’une activité, d’une personne, qui elle, représente notre pourquoi.
Votre pourquoi, est différent de votre dharma.
Votre pourquoi, c’est la raison qui vous motive.
Votre dharma, c’est votre mission de vie.
Et ce sont deux choses bien distinctes. D’ailleurs si le concept de dharma vous est encore abstrait, je vous invite à aller écouter l’épisode 05 du podcast.
Spontanément donc à cette question, je n’ai eu aucune réponse à donner. Et je crois que c’est ce qui a été le plus déstabilisant pour moi à ce moment-là. J’étais mise face à ma réalité : c’est vrai ça, qui suis-je ? Qu’est-ce que je veux faire de ma vie ? Dans quelle direction suis-je censée aller ?
Remuer cette question 1001 fois dans ma tête a produit l’effet inverse que celui escomptait : plus je conscientisais cette question, plus je me perdais, plus cela m’oppressait. Le vide est si effrayant… Alors que c’est justement depuis ce vide, cette page blanche, que nous nous offrons l’opportunité de pouvoir créer quelque chose de complètement nouveau. Mais la plupart du temps, nous ne savons pas ce que nous sommes censés faire.
Censer. Vous ne trouvez pas ce mot un peu négatif ? Nous ne sommes pas censés faire quoi que ce soit ou être qui se soit. La seule chose que vous soyez censé faire, c’est embrasser votre vie.
Je me rappelle qu’un de ces jours qui a suivi, je me suis simplement assise face à l’océan, et j’ai fermé les yeux. J’ai pris un instant pour me reconnecter à moi et à l’instant présent, un peu comme une façon de me délester de tout ce poids inutile que je m’infligeais de porter sur mes épaules. J’ai profondément inspirer l’énergie des vagues, et j’ai profondément expiré toute cette pression qui était en moi. Celle du temps.
Chaque seconde qui passe, était pour moi une seconde de perdue. Mais cette pensée était totalement erronée, et ce n’est que peu après que je l’ai réalisé. C’est cette « course contre la montre » qui nous fait perdre pieds.
Mais vous savez quoi ? Il n’y a pas d’urgence. Il n’y a pas d’urgence à accomplir, il n’y a pas d’urgence à trouver son pourquoi, ni à trouver son dharma. Il n’y a pas d’urgence à remplir cette page. Profitez du vide entre là où vous êtes, et là où vous vous dirigez – aussi floue soit cette destination.
« Rien faire » est malheureusement quelque chose de mal vu dans notre société. Nous rentrons dans une course à la productivité, pour se donner l’impression que nous « faisons ». Le fait est que faire encore et encore, quelque chose qui n’est finalement pas aligné avec notre chemin de vie, c’est un peu comme pédaler dans la gadoue. Un genre de sur place. Qui gaspille votre énergie, aussi bien physique que mentale. Savoir embrasser l’immobilité, c’est savoir être à l’écoute de soi. C’est en ralentissant, que la clarté grandie.
Parce que parfois, lâcher prise sur tout cela, nous permet de laisser à la vie dessiner elle-même son chef d’oeuvre sur notre page blanche. Parce que, plus nous lâchons prise, plus nous ouvrons notre coeur aux opportunités que la vie placent sur notre chemin. Lorsque nous n’avons pas de plan précis, pas de trajectoire définie, tous les chemins s’offrent à nous. Et, peu importe celui que vous emprunterez, il vous mènera tôt ou tard à votre destination. Perdre le contrôle, c’est effrayant oui ; mais posez-vous sincèrement la question : ai-je véritablement le contrôle, ou n’est-ce pas finalement que l’illusion du contrôle ?
Lâcher prise, c’est reprendre le contrôle de sa vie. Aussi drôle que cela puisse paraître. Plus l’on cherche, plus l’on se perd.
Et si vous cessiez cette quête, pour laisser votre pourquoi vous trouver tout seul ? Et si l’Univers, avait un plan bien précis pour vous ? Et que tout ce que vous entreprenez dans le but de vous trouver, ne faisait que vous distancer de là où vous devriez vous dirigez ?
Nous n’avons pas besoin d’être activement l’acteur de notre vie. Arrêtons donc de courir. Pressons le bouton pause, un petit peu chaque jour.
Ce jour-là donc, j’ai fermé les yeux face à l’océan. Et je me suis posée la question suivante : si tu avais tout l’argent du monde, qu’en ferais-tu ? Et c’est depuis cette réponse, que mon pourquoi s’est écrit. Si j’avais tout l’argent du monde, je le donnerais. Je le donnerais à qui ou quoi en a le plus besoin que moi, car la seule chose qui m’anime, c’est de transmettre. D’une manière ou d’une autre, par le yoga ou par un autre biais. Ce qui m’anime, moi, c’est d’agir.
J’ai développé un rapport bien différent avec l’argent depuis ce jour. Alors que finalement, le coeur de cette question, n’était pas l’argent au sens littéral du terme. Avoir, posséder, ce n’est pas une fin en soi.
Partager ce que l’on possède, c’est ce que nous devrions finalement tous accomplir, chaque jour.
C’est un peu ça aussi, l’amour.
Nous possédons tous quelque chose : un don, un talent, une compétence, une passion. Une envie, une volonté, un trait spécifique de notre personnalité.
Tout l’or du monde, c’est vous.
Vous êtes tout l’or du monde, et c’est cet or qu’il vous faut prospérer pour pouvoir le distribuer.
Après deux semaines de formation, j’ai compris que partager ce qui m’avait permise de répondre à cette question, était mon pourquoi. Le yoga m’a trouvé, je ne l’ai pas cherché. Mais vous savez quoi, c’est tombé sur le yoga, et peut-être que dans d’autres circonstances, cela aurait été autre chose. Et cela n’a finalement pas tant d’importance que cela. Car ce qui importe le plus, c’est ce qui en est ressorti : la volonté, le besoin, de donner.
Pour moi, l’argent fonctionne comme un cycle : ça va ça vient, comme on dit. Lorsque vous gagnez, plutôt que de trop économiser, envisagez plutôt de l’investir. Dans cette course au « toujours plus », nous pouvons finalement faire quelque chose de beau. Car en investissant, vous pouvez finalement espérer voir la valeur de votre or, grandir encore et encore. Plus vous possèderait alors, plus vous pourrez le partager.
Trouver son pourquoi, c’est donner du sens à sa vie.
Votre pourquoi vous animera chaque jour. Il vous apportera de la clarté sur votre chemin. Il vous rendra intègre, aligné avec vos valeurs. Il vous fera avancer avec fluidité dans votre vie. Il vous mènera vers ce que vous ne cherchiez pas.
Lorsque vous aurez trouver votre pourquoi, absolument tout, fera sens.
Et c’est en vivant aligné(e) que vous pourrez commencer à agir et penser de façon optimiste; à vous ouvrir, sans crainte, à de nouvelles opportunités, à expérimenter tout ce que votre intuitions vous encouragera à expérimenter.
Pour trouver votre pourquoi, cherchez les choses qui vous procurent un sentiment de bonheur, de plaisir. Soyez curieux. Ouvrez-vous aux interactions, aux rencontres. Ne restez pas enfermé dans votre égo. Explorez, découvrez. Tombez, relevez-vous. Et avancez à nouveau.
Demandez-vous ce qui vous fait naturellement sourire. Et lorsque vous avez trouvé ces réponses, embrassez ces choses, cultivez-les pour leur permettre de prospérer. Votre pourquoi est unique, un peu comme votre empreinte digitale.
Votre pourquoi définit qui vous êtes, dessine les contours de votre singularité.