épisode 21 du podcast
J’ai peur de tomber
J’ai peur de me blesser
J’ai peur d’être ridicule
J’ai peur de grossir
J’ai peur de ne pas être à la hauteur
J’ai peur d’échouer
J’ai peur de réussir
J’ai peur d’oser
J’ai peur du jugement
J’ai peur.
Je crois que c’est la phrase que j’entends le plus souvent. J’ai peur.
Mais je crois que c’est aussi la plus humaine.
Alors je vous le demande moi, que feriez-vous si vous n’aviez pas peur ?
À cette question que je vous ai posée, j’ai reçu tellement de réponses merveilleuses. J’ai défilé sur mon écran, et plus je lisais vos commentaires, plus les larmes me montaient. Parce que je découvrais des choses. Parce que c’était la preuve, qu’il n’y avait pas que des pseudonymes derrière ces comptes instagram. C’était la preuve qu’il y avait des âmes par ici, des êtres humains, qui ressentent et qui aspirent. Tout comme moi. Des âmes parfois un peu perdues parce que, tout simplement, elles n’osent pas. Elles savent ce dont elles rêvent, mais elles n’osent pas. Elle n’osent pas, parce qu’elles ont peur.
Et je me suis dis : mais peur de quoi au juste ? De quoi avez-vous peur ? À chaque commentaire, j’avais envie de répondre : « je sais c’est dur, mais fais-le, et tu ne le regretteras pas, crois moi ! »
Quand j’ai quitté mon travail, on m’a dit : « mais tu n’as pas peur ? »
Quand j’ai quitté la France, on m’a dit : « mais tu n’as pas peur ? »
Quand je suis partie seule à l’autre bout tu monde, on m’a dit : « mais tu n’as pas peur ? »
Quand j’ai quitté mon travail, j’avais peur de me tromper, j’avais peur d’être sur un nuage, j’avais peur d’être déconnectée d’une réalité qui n’était plus la mienne, j’avais peur de ne plus gagner suffisamment d’argent pour subvenir à mes besoins primaires.
Quand j’ai quitté la France, j’avais peur de me tromper, j’avais peur de ne pas trouver un endroit où je me sentirais bien, j’avais peur d’avoir trop cru en moi, d’avoir pris une décision sur un coup de tête – encore.
Quand je suis partie seule à l’autre bout tu monde, j’avais peur de me tromper, j’avais peur de ne pas être suffisamment forte pour gérer cette solitude, j’avais peur de me retrouver face à l’inconnu.
Oui, j’avais peur de me tromper.
J’avais peur de me tromper parce que je ne savais pas ce qu’il y aurait derrière.
J’avais peur de me tromper parce que je ne pensais inutile, incapable.
J’avais peur de me tromper parce que je ne croyais plus en moi.
Et regardez-moi aujourd’hui.
Est-ce que si j’avais laissé la peur me contrôler, j’en serais là aujourd’hui ? Heureuse, épanouie, équilibrée.
Parce qu’au final, qu’est-ce qui compte vraiment pour être heureux(se) ?
J’ai toujours eu soif de voyages, de nouveautés, de découvertes. Et à l’époque, j’étais perdue, je ne savais même plus qui j’étais – je ne savais même plus s’il y avait une place pour moi, dans ce monde. Oui, je me suis dit un jour que, mon existence sur cette Terre, n’avait peut être finalement pas grand intérêt, pas grande valeur. Je ne me trouvais pas jolie, je ne me trouvais pas utile; et, à cause de ce cercle vicieux que je m’étais créée intérieurement, j’avais perdu ma lumière, j’avais perdu ma créativité. Face à moi, il n’y avait plus ce petit chemin de terre entouré de fleurs sauvages multicolores, celui que j’empruntais chaque jour quand j’étais enfant. Il n’y avait plus qu’un vaste tunnel sombre, dans lequel j’avais beau marcher, beau avancer, le noir et le vide ne cessaient de grandir.
La question était alors : est-ce que je vais rester assise dans ce tunnel, et attendre ? Ou, est-ce que je vais tourner la tête de l’autre côté, et me rendre compte que, de l’autre côté, il y a ce petit chemin de terre entouré de fleurs sauvages multicolores ?
L’une des choses qui m’a le plus aidé à surmonter ma peur du tout, c’est la vie. J’ai pris conscience de la fragilité de la vie, de la valeur de la vie. À tout moment, tout peut s’arrêter. Aurais-je tout accompli si demain je ne suis plus de ce monde ? Aurais-je des regrets, si demain je ne suis plus de ce monde ? Serais-je satisfaite et en paix, si demain je ne suis plus de monde ?
Alors je sais, pour certain(e)s, ces mots vont vous paraitre un peu dramatiques. Mais ils sont pourtant si vrai ! Nous ne sommes pas arrivés sur Terre dans l’unique but d’avoir un travail confortable, et de répéter la même action, chaque jour, toute l’année. Comme des robots. Non, ça, c’est la société qui nous l’a inculqué.
Nous avons tous un rôle à jouer, parce que nous sommes tous liés les uns aux autres. Chaque acte que nous réalisons, aura un impact sur notre chemin de vie, et à fortiori, sur le chemin de vie d’autrui. Ne vous êtes-vous jamais dit « j’ai une impression de déjà vu », ou encore « le monde est petit ! » ?
Nous ne faisons qu’un.
Imaginez que nous soyons tous, d’un point de vue physique extérieur, 100% identiques. Et que seules nos âmes se différencient. Imaginez, que notre mère, ce soit l’Univers. Imaginez que notre maison, ce soit la Terre. Sortez de ce schéma toutes les choses matérielles et accessoires : votre travail, votre garde-robe, vos relations avortées.
Dans ce contexte-là alors, auriez-vous toujours peur ? Si nous étions toutes des âmes bienveillantes uniques, logées dans des enveloppes physiques identiques, logeant dans la même maison, et avec la même maman, auriez-vous autant peur ?
Auriez-vous peur de manger, et de vous faire plaisir ?
Auriez-vous peur de ce que pense les autres ?
Auriez-vous peur d’avouer vos sentiments ?
Auriez-vous peur de partir à l’autre bout du monde ?
Dans la philosophie yoga, il existe 5 Kleshas, 5 observances qui sont à la racine de nos souffrances. Avidya c’est l’ignorance, c’est l’incompréhension de la réalité. C’est elle qui est à la base, à la source, de toutes les autres : l’égo, la haine, le refus. La peur.
On a peur, parce qu’on ne sait pas.
Il faut expérimenter le pire pour connaître le meilleur.
Il faut que le noir existe, pour que le blanc rayonne.
Il faut accepter de vivre la tempête, pour ressentir la chaleur du soleil nous caresser.
Il faut se tromper, pour savoir ce qui est fait pour nous.
Il faut vivre des relations douloureuses, pour trouver les bonnes personnes.
Il faut accepter l’échec, pour accueillir les réussites.
Il faut accepter d’avoir peur, il faut ressentir la peur, parce que la peur est bénéfique.
Toutes nos émotions sont nécessaires et bénéfiques, parce que ce sont elles qui nous portent.
Sans la peine, que serait la joie ?
Sans la douleur, que serait le bien-être ?
Sans la peur, que serait la vie ?
La peur nous met face à notre vérité – et c’est en cela que nous la fuyons.
Il est tellement plus simple de tourner la tête face à la peur !
Mais la peur est probablement l’une de nos meilleures enseignantes. Elle révèle tant sur nous, sur ce qui nous anime, sur ces choses auxquelles ont aspire. Elle nous repousse dans nos retranchements, elle nous force à nous remettre en question. La peur nous regarde dans les yeux, elle nous sourit et elle nous dit : « cap ou pas cap ? »
Si nous avons la capacité incroyable de créer et de ressentir la peur, ne sommes-nous aussi pas capables de contrôler cette peur pour la transformer en quelque chose de plus grand ?
Parce que c’est seulement en vivant, en expérimentant, que l’on peut trouver des réponses sur qui l’on est véritablement, et que l’on peut alors se transformer. La peur n’existe en soit pas pas vraiment; c’est notre manque de confiance en nous qui créée la peur de l’échec. C’est notre quête du corps dit parfait, qui créée la peur de grossir. Dès lors que l’on est disruptif et que l’on se libère finalement des standards, c’est là que nait la peur. C’est de tout cela dont se nourrit la peur.
Ne vous laissez pas ralentir ou stopper par la peur, car la peur n’existe pas; continuez sans cesse d’avancer, continuez de croire en vous et en votre valeur.
Alors, cap ou pas cap ?