épisode 20 du podcast
La plupart des gens passent une vie entière sur terre, en occultant leur potentiel réel. Parfois en n’utilisant qu’une infime proportion de ce qu’ils ont véritablement à offrir. Parfois en passant totalement à côté de leur Dharma, en vivant loin de ce pour quoi ils ont été embarqué dans cette vie.
La plus grande transformation que l’on peut traverser dans sa vie, commence dès l’instant où l’on prend conscience qu’une incohérence réside dans notre quotidien, que les choses ne sont pas alignées de la façon la plus idéale qu’il soit. Cette prise de conscience peut être conscientisée, ou totalement accidentelle. Ma transformation à moi, elle s’est produite au moment où mon mental a envoyé un message à mon corps en lui disant : stop. Je n’ai pas eu vraiment le choix que d’écouter. Mais j’aurais pu écouter, puis fermer à nouveau les yeux. A la place, j’ai choisi d’écouter, de comprendre, de mettre des mots, d’accomplir. J’ai choisi d’investir dans ma santé oui, mais aussi et surtout, dans mon potentiel réel – mais cela, je ne le savais pas encore à ce moment là. Quand j’ai emménagé dans mon premier appartement vide à Paris, j’étais excitée à l’idée de créer un cocon qui serait à mon image. Un lieu qui me serait propre. J’avais une idée bien arrêtée de ce que je voulais, des meubles qui habiteraient mes deux pièces, des éléments de décoration qui trôneraient dignement sur mes murs. Je passais des heures sur Pinterest à épingler des inspirations d’intérieurs, puis sur les sites de vente en ligne pour dénicher des objets et meubles qui me permettraient de rendre mon appartement aussi cosy que sur ces images. Des grandes plantes vertes dispersées par milliers, un énorme sofa bien cosy, des tapis tressés superposées. Des murs de photographies en pèle mêle, des objets de décoration en matériaux naturels. La lumière du soleil qui traverserait avec magie et poésie les grandes fenêtres de la cuisine. Tout me correspondait, je m’y projetais si bien. J’aimais l’idée de la profusion, j’aimais le style naturel; tout semblait me procurer un sentiment de sécurité et de bien-être. Je me sentais alignée avec cette idée. Celle de construire une maison, ma maison, au plein coeur de Paris. Dès que j’ai été satisfaite du résultat, j’ai commencé à y inviter mes amis. Et, vous savez ce que fut la première chose que l’on m’a dit ? « J’adore ta déco, c’est très simple et minimaliste.» Je suis restée un instant plus tard à regarder autour de moi, à comprendre ce qu’il pouvait y avoir de minimaliste derrière mon intérieur. Pour moi, ce n’était que profusion. Je n’avais pas prévu d’ajouter des éléments supplémentaires, cela m’était plus que satisfaisant ainsi. J’ai eu beau continuer à regarder, je n’y vi jamais ce minimalisme, pourtant évident aux yeux des autres.
Les mois passèrent, et je commença finalement à me débarrasser de beaucoup des meubles et objets que j’avais acheté. Je passa cette fois-ci des heures à prendre en photo toutes les choses que je n’avais jamais vraiment utiliser, qui ne servaient finalement pas à grand chose à part à accumuler de la poussière, pour les revendre sur des site de seconde main. Je garda l’essentiel dans chacune de mes deux pièces. Ni plus ni moins. Je crois qu’à ce moment là alors oui, mon intérieur était relativement minimaliste.
Plus je vidais mes placards, plus je respirais un peu mieux. Plus je créais de l’espace dans cet intérieur, plus je créais de l’espace dans mon intérieur.
Puis je quitta la France avec ce qui constituait ma vie dans un sac à dos. Aujourd’hui, je vis avec la même quantité de vêtements; je n’ai pas acheté de nouveaux vêtements depuis 2 ans. L’idée de dépenser désormais de l’argent dans des objets purement décoratifs me semble absurde et illogique. L’idée de remplir ma garde robe avec plus de tenue qu’il n’y a de jours dans la semaine me semble démesuré. C’est comme ça, que naturellement, ma vie a commencé à se construire de la manière dont elle aurait du se construire.
Simplement, et immatériellement.
En partant vivre loin de ma famille et de toutes ces personnes qui me sont chères, j’ai davantage réalisé des « choses » qui avaient de l’importance pour moi. Celles qui me permettaient d’être heureuse : les moments, les expériences. Les rencontres, les rires, les larmes. Les odeurs, les saveurs, les musiques. Le mouvement, le voyage. La découverte. Au lieu de dépenser mon argent dans des choses immatériels, qui finalement m’encombreraient plus qu’autre chose dans mes périples, qui n’auraient pas d’impact réel dans mon quotidien, j’ai fait le choix conscient d’investir dans mon potentiel et dans less choses qui me passionnent le plus. Plus ma vie se désencombre, plus l’espace intérieur s’agrandit. Plus j’ai de la place pour me nourrir de choses et de personnes qui me passionnent, et qui nourrissent ma pratique, ma vie. Je vais bientôt avoir 30 ans, et je réalise avec fierté le chemin parcouru.
Mon regard sur ma vie s’éclaircit. Ma vision de ma vie parfaite se dessine. Je découvre des modes de vie qui m’inspirent, des personnalités qui m’émerveillent.
La dernière fois, je suis tombée sur cette fille, qui à 25 ans à peine, a laissé derrière elle son quotidien pour partir vivre dans la montagne. Son projet, c’est de bâtir de ses propres mains, une petite maison en bois dans laquelle elle pourra vivre de façon auto-suffisante. A aucun moment je n’ai pensé son projet complètement fou. Je crois que quand le coeur nous appelle, c’est pour une raison véritable et profonde. Alors si son coeur l’appelle, c’est pour une raison véritable et profonde. Je ne sais pas si j’aurais cette force mentale et physique pour construire ma propre maison, mais cette aventure incroyable m’a inspiré. Ce mode de vie a résonné si fort en moi ! Et quand je la voyais allumer son petit chalumeau nomade, en plein milieu des bois, j’arrivais à m’imaginer. Et cette image me plaisait bien. Celle d’une petite maison en bois en plein milieu des montagnes. L’odeur du bois, la fraicheur des petits matins, le chant des oiseaux. Les hivers froids et gris, les étés doux et bleus.
Finalement quand j’y pense je me dis, qu’on en revient toujours là où tout à commencer. Que l’on peut faire 1000 et 1 fois le tour du monde, notre maison restera probablement celle qui nous aura vu vivre et grandir. Hier encore, je conscientisais à nouveau cette réflexion. Plus j’y pense, plus cela m’aide à me projeter. Plus je laisse du temps s’écouler, plus j’ancre ce projet en moi. Et plus j’y trouve une destination. Je sortis ensuite mon carnet magique pour écrire : écrire à quoi ressemblerait ce chez moi parfait, ces choses nécessaires pour que je puisse me sentir bien. Des petits détails aussi, surtout : Préparer moi même mon lait, mon tofu. Récolter les fruits et légumes de mon potager. Ranger mon riz, mes épices et mes noix dans des bocaux en verre. Avoir une cheminée Adopter un chien. Construire une grande plateforme en bois, pour pouvoir faire mon yoga. Quand je pense à toutes ces choses, je n’ai pas le sentiment qu’elles soient irréalistes. Je n’ai pas l’impression que ce rêve soit utopique ou inatteignable.
Je crois que ce rêve c’est en réalité un vrai projet de vie.
Voyager c’est chouette, vivre en Asie, c’est facile. Mon quotidien en ce moment me plait, cette vie est douce et belle. Mais ce n’est pas la vie à laquelle j’aspire. Ça ne peut pas être la vie à laquelle j’aspire, tout simplement parce que tous ces petits rêves, ne sont pas compatibles avec. Pour autant, je laisse du temps au temps. J’ai largement appris à vivre dans l’instant présent, à profiter de chaque moment lorsqu’il se présente à moi. Viendra ce jour où j’aurais besoin de partir à nouveau, de construire à nouveau. Différemment surement.
J’aurai 30 ans dans quelques mois, et toute cette réflexion n’est peut être pas si étonnante. Il doit y avoir un moment dans la vie, où notre esprit commence à penser différemment. Ou il s’assagit, envisage la suite avec plus de maturité et de simplicité.
Peut-être que le minimalisme n’est pas fait pour vous. Mais quand même, j’aimerais vous inviter à la réflexion : lorsque vous achetez un nouveau vêtement, un nouvel objet : posez vous la question de pourquoi vous l’achetez ? Si c’est un besoin réel, allez-y. Si c’est un simple plaisir superficiel, alors demandez vous en quoi cette superficialité vous servira t elle… à impressionner les autres ? à confirmer votre réussite professionnelle ? A remplir un vide ? Regardez dans votre armoire : combien de paires de chaussures n’avez vous jamais ou quasiment jamais porté ? Quelle était la raison qui vous a poussé à l’acheter ? Pensez aux objets qui eux, ont de la valeur pour vous, et qu’au grand jamais, vous n’aimeriez vous séparer : ce bijou que vous avez reçu pour vos 18 ans, ce porte clef à 2 euros que votre père vous a offert il y a 15 ans, ce petit album photos de votre enfance, ce billet d’avion de votre dernier grand voyage.
On ne doit pas culpabiliser de posséder ; la société nous inculque que plus l’on possède, plus c’est signe de richesse, et donc de sécurité. On ne doit pas culpabiliser de vouloir se sentir en sécurité.
Le matérialisme n’est pas un défaut, c’est un maux, une blessure du 21 ème siècle.
Si nous ne pouvons pas guérir la société, nous pouvons cependant commencer à nous guérir individuellement. En repensant notre mode de vie, en définissant qui l’on est, ce à quoi l’on aspire. Qui l’on souhaite être, quel rapport on souhaite entretenir avec la planète. Cette planète, c’est notre maison commune. Ma petite maison en bois, est construite dans cette grande maison qu’est la Terre.
On ne peut pas chercher la sécurité, sans chercher à sécuriser la planète.
On ne peut pas chercher la sécurité, sans prendre soin de la Terre.
Prendre soin de la Terre, c’est prendre soin de sa propre maison.
Alors, posez vous la question.
Quel est l’intéret de posséder ?
Posez vous la question.
Quel est finalement l’intéret de posséder des choses extérieures, lorsque tout l’or du monde réside en fait déjà à l’intérieur de soi ?