épisode 15 du podcast
Il y a bientôt 1 an, j’ai pris la décision de quitter Paris.
C’était en septembre dernier.
C’est en revenant de mon premier Teacher training de Yoga au Sri Lanka qu’un tournant s’est marqué dans ma vie : je suis revenue encore fatiguée mais avec l’esprit plus clair sur ce que je devais faire pour sortir de la tête de l’eau. A l’époque je n’avais plus trop de notion de ce que c’était le bonheur. Mais j’avais suffisamment de recul sur ma situation, aussi bien physique qu’émotionnelle, pour savoir que quelque chose n’allait pas.
Je savais que des choses devaient changer, mais je ne savais pas trop quoi.
J’ai refusé de me laisser étouffer par une vie qui n’était plus la mienne, j’ai refusé de me laisser tomber. Je me suis dit que je devais essayer au moins. Essayer de changer des choses dans ma vie, en me disant que si je changeais ce qui faisait ma vie d’aujourd’hui, je pourrai construire ce qui fera ma vie de demain. J’ai listé ces choses que j’associais à des émotions négatives : la peur, l’incertitude, l’inconfort, la tristesse. Puis j’ai listé ces choses qui me font du bien, et celles qui un temps me faisaient du bien : peindre, écrire, cuisiner, me promener dans un parc, faire des photos. J’ai aussi listé les choses que je ne prenaient plus le temps de faire : mettre de la musique douce, allumer une bougie parfumée… Puis celles que je voulais améliorer : mes relations sociales, notamment.
A l’époque j’étais dans une surconsommation sociale : probablement du à une peur du « vide », une peur de l’ennui, une peur de la solitude. Etrangement en rentrant du Sri Lanka, tous ces rendez-vous quotidiens ont fini par m’épuiser. Je n’y ressentais plus aucun plaisir, tout allait bien trop vite. Je ne prenais plus le temps de profiter, et surtout, je ne trouvais plus aucune authenticité à ces interactions. Alors j’ai tout arrêté, j’ai trouvé des excuses pour annuler, je n’étais plus disponible que pour moi, mes cours de yoga, et mes 4 amies.
Et c’était bien, j’étais bien.
Ralentir a été un nouveau souffle pour moi. Au début, je me suis retrouvée en effet face à ce vide, mais avec le sourire : j’avais du temps, temps que je pouvais remplir avec ce que JE voulais. Et c’est ainsi que j’ai pu reconnecter avec qui j’étais : à nouveau j’avais du temps pour peindre, à nouveau j’avais du temps pour m’allonger et ouvrir un roman. A nouveau j’avais du temps, et de l’énergie, pour discuter au téléphone avec mes parents. Et puis, après quelques semaines, j’ai commencé à m’accorder une sortie par semaine avec 1 de mes 4 amies. Et, à nouveau, j’ai pris plaisir à passer un moment avec quelqu’un qui m’était cher. A m’assoir, à rigoler, à parler, de ma vie et de la sienne. A s’écouter mutuellement, pendant des heures, jusqu’à ce que la nuit tombe. J’ai compris que ces moments étaient précieux, et à quel point il était important de leur offrir 100% de nous. Sans scroller sur son téléphone, sans répondre à ses textos, sans courir au prochain rendez-vous.
Après 2 mois, je ne m’ennuyais toujours pas, mais j’ai commencé à réfléchir à « demain ». Cette situation me plaisait car elle me permettait de me recentrer pour mieux m’écouter, mais elle n’était pas viable sur le long terme. J’ai pris cette période un peu comme une période de convalescence. Mais j’avais besoin de me projet sur le après, et rapidement, j’ai compris que rien ne m’attendait à Paris. Alors je me suis fixé ce challenge, qui à l’époque me semblait un peu fou et irréaliste : réserver un aller simple pour Bali début septembre. Fin août est arrivé rapidement, et plus les semaines passées, plus ce challenge faisait sens. J’avançais jour après jour, je reconstruisais ce qui avait était piétiné. Mais une fois ces pièces du passé à nouveau ré-assemblées, j’avais besoin de me nourrir de nouveauté pour construire le reste de mon puzzle, pour construire la suite.
J’avais besoin d’un nouveau départ. Alors je suis partie.
Je me rappelle du jour où j’ai réservé mon billet, vous n’avez pas idée d’à quel point j’avais peur et à quel point j’étais excitée aussi. J’ai tellement hésité avant de valider ma réservation. Ce qui m’a convaincu ? La première chose c’était : mais si tu pars pas, qu’est-ce que tu vas faire ici ? La réponse, c’était RIEN.
La deuxième chose c’était : rien n’est permanent ou définitif, si tu veux rentrer tu peux rentrer à tout moment. Il n’y a pas d’erreur, tu ne te jettes pas d’une falaise. Si tu veux rentrer plus tôt que prévu, ce ne sera pas un échec; ce sera une expérience qui t’aura apprise tellement de choses sur toi. Et peut être que tu rentreras triste et désespérée parce que tu n’auras pas trouver les réponses que tu cherchais. Oui. Mais, peut-être aussi, que tu ne rentreras pas, que tu trouveras des réponses à tes questions, et que d’autres questions arriveront, et que tu auras soif d’expériences et de rencontres, parce que, plus que jamais, tu te sentiras vivante.
Aujourd’hui, Juin 2020, j’habite à Bali. Cela fera maintenant 10 mois que j’ai quitté la France. J’aurais vécu déjà 8 mois à Bali, et 2 mois en Australie. 2 MOIS EN AUSTRALIE ! Je le répète parce que l’Australie cela a toujours été un rêve pour moi. Quand j’y repense, j’ai encore du mal à réaliser que je l’ai fait. Je l’ai fait et c’était merveilleux. Je l’ai fait, je l’ai fait seule, et c’était encore plus beau que ce que j’ aurais pu espérer. J’ai vécu 2 mois inoubliables, 2 mois de rencontres et d’expériences qui auront à jamais marqué mon chemin de vie. Qui m’auront apprises encore plus sur moi, sur mes relations aux autres, qui m’auront aidé à reprendre confiance en moi. Lorsque j’ai décidé de quitter Byron Bay, je n’avais pas trop d’idées de où j’allais repartir. Je pensais en réalisé que l’Australie serait ma nouvelle maison. Parce que oui en partant de la France, je n’arrivais plus à me sentir chez moi là bas. Je cherchais une maison, un endroit que je pourrais appeler chez moi. J’avais envie de pouvoir répondre à la question « où vis tu », plutôt que de devoir baisser bêtement la tête en répondant : « je ne sais pas… » Aujourd’hui, je répondrais avec un immense sourire « J’habite de partout, j’habite là où mon coeur me dit d’aller ».
Wow, si un jour je pensais pouvoir dire ça avec un tel bonheur et une telle confiance en moi !!!! Alors vous l’aurez compris, je suis heureuse.
Il est évident qu’il y a des hauts et des bas, le bonheur n’est pas linéaire, pour personne. Et c’est finalement bien mieux ainsi. Car comment pourrions nous finalement pleinement l’expérimenter, si nous ne faisons pas l’expérience de la peur, de la déception, de la tristesse, de la souffrance ? Le bonheur ne peut se comprendre qu’au travers les expériences douloureuses. Ces quelques mois de voyages ont été remplis d’un milliers de rencontres, d’aventures, de projets aboutis ou avortés, de maisons, de questionnement, de « je ne sais pas mais je m’en fiche », de décisions de dernière minute, de pleurs, de fou rire. De gratitude pour l’instant présent
C’est un chemin de vie que j’invite à chaque d’emprunter : celui de la construction et du bonheur. Il y a encore beaucoup de choses sur lesquelles je travaille au quotidien, et qui ne sont pas encore naturelles ou spontanés; mais j’y travaille.
J’avais envie de partager ces choses avec vous, pour terminer cet épisode :
- CROIS EN TOI : tu as tellement de valeur, tellement de potentiel, n’est pas peur d’entreprendre, il n’y a pas d’échec, tu ne pourras jamais regretter d’avoir essayer. Et si ça ne marche pas, c’est que ce n’était pas ça qui était fait pour toi, mais crois moi il y a cette chose qui t’attend et dans laquelle tu pourras éclore de la plus belle des manières.
- AIME TOI, détache toi de ton enveloppe physique; entretiens ta petite flamme intérieure, c ‘est elle qui irradie et que tu peux diffuser sur le monde qui t’entoure.
- SORS DE TA ZONE DE CONFORT, pour te sentir vivant.e. Vivre sur ses acquis c’est carrément Ok car on a besoin de se sentir en sécurité c’est évident, mais c’est aussi importer de trouver un équilibre, de se lancer des challenges, de faire des choses qu’on aurait jamais osé faire en temps normal
Si ça marche, tant mieux ! Si ça ne marche pas, tant mieux !!! Tu l’auras vécu !! - LÂCHE PRISE : lâche prise sur ces choses auxquelles tu t’accroches parce que là encore, elles sont ton socle, ton harnais. Tu ne peux pas contrôler ce que les autres pensent et font, tu ne peux pas contrôler ce qui se passe dans le monde. Concentre toi sur ce que toi tu peux contrôler : tes pensées, tes attitudes, tes décisions.
- ACCEPTE : ce que la vie t’offre à l’instant t, accepte qui tu es et ce que tu as à offrir, cesse de te comparer ou de te diminuer.
- OSE DIRE NON : déjà pour prendre du temps pour toi, ne te force pas à faire quelque chose pour satisfaire les autres et pour entretenir cette image qui n’est pas la tienne. Tu n’as pas à justifier qui tu es.
- OSE DIRE OUI : c’est aussi ça le bonheur, trouver l’équilibre. Faire la différence entre se forcer à, et se pousser à. Dire OUI aux choses auxquelles on aurait habituellement dit non, pas parce qu’on en a pas envie, mais parce qu’elles nous font peur. Ose dire Oui, offre toi la possibilité d’expérimenter et de vivre ta vie à 100%.
- NE T’EXCUSE PAS à tout va : assume qui tu es, assume que tu ne peux pas plaire à tout le monde, et c’est OK. Assume de te faire passer avant les autres.
- ACCUEILLE LE SILENCE : laisse toi le temps de la réflexion, ne parle pas trop vite, ne donne pas des réponses que tu n’as pas envie de donner juste pour faire plaisir à la personne en face de toi. Introduit des phases de pause à ton quotidien, personne n’attend de toi que tu sois disponible immédiatement. Digère puis donne une réponse réfléchie, alignée avec ce que TU veux.
- VIS AU PRESENT, FAIS CONFIANCE A L’UNIVERS : cesse de ressasser le passé, cesse de planifier le futur. Concentre toi sur chaque seconde qui passe ! De quoi j’ai envie là mnt tout de suite ? Et agis en conséquence !! La suite, ce n’est pas maintenant, c’est plus tard. Elle aura son présent aussi ! Je me répète souvent « à chaque jour suffit sa peine », et tu verras que tu laisseras bcp plus de place à l’imprévu, tu vivras dans le lâcher prise totale et tu t’offriras ainsi la possibilité de vivre bcp plus de choses. Mais aussi de faire les choses que TU as envie de faire : souvent on prévoit des choses pour dans 4 jours, 3 semaines, etc et quand le jour J arrive on en a plus envie. Mais comme c’était prévu depuis longtemps, on le fait… pourquoi ne pas vivre avec plus de spontanéité ? Ce qui doit arriver arrivera …